PA 6.6 : le GPA craint la rupture de chaîne
vendredi 5 octobre 2018, par Fabian Tubiana
Le Groupement Plasturgie Automobile tire la sonnette d’alarme face aux pénuries de PA 6.6 et appelle chimistes et constructeurs à la recherche commune de solutions.
La situation était jusqu’à présent préoccupante, comme le relevait la Fédération de la Plasturgie et des Composites en juillet. Elle devient grave. En tous cas aux yeux du Groupement Plasturgie Automobile (GPA) qui, en plein salon de l’Automobile, craint le crash et tire en conséquence la sonnette d’alarme : les pénuries de matière PA 6.6 mettent aujourd’hui en grande difficulté ses 19 adhérents. En cause : la production structurellement insuffisante d’adipronitrile (ou ADN), composant essentiel à la synthèse du PA 6.6, de plus en plus utilisé dans l’automobile (sous-capot moteur, poignées de portes…) pour sa forte résistance aux haute températures. Seules cinq usines dans le monde produisent cet ADN : une en France, une au japon et trois aux États-Unis.
Visibilité nulle
« Il manque, en 2018, 300 000 tonnes d’ADN pour répondre aux besoins du secteur. Et nous n’avons aucune visibilité sur 2019. Certaines de nos entreprises adhérentes de rang 2 ont déjà reçu des courriers de la part d’importants groupes de chimie les informant de l’arrêt des approvisionnements l’an prochain. Certaines commandes n’ont en outre pas été honorées », s’émeut Armelle Dumont, déléguée générale du GPA. La production d’ADN est aujourd’hui si fragile, que le moindre grain de sable affecte toute la chaîne (forces majeures, incendie, faible niveau du Rhin…). Les producteurs semblent en outre privilégier les marchés du textile et de l’emballage.
Ouvrir le dialogue
Le GPA leur demande donc d’ouvrir à court terme de nouvelles lignes de production et de sécuriser leur chaîne d’approvisionnement. D’autant que des opérations de maintenance seraient prévues au sein de certains sites en 2019 et que les prix flambent : + 40 % depuis 2017, soit 1500 euros supplémentaires par tonne en 18 mois. Avec une part matière première dans le produit final comprise entre 30 et 50 %, l’impact économique est considérable. Le GPA souhaite donc ouvrir le dialogue. À la fois avec les chimistes pour gagner en visibilité à court-terme, et, avec les constructeurs automobile afin qu’ils les aident à trouver des solutions de substitution, notamment en allégeant les processus de validation, et en portant une partie de l’effort financier.
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