Usage unique : l’Europe durcit le ton
lundi 28 mai 2018, par Fabian Tubiana
La Commission européenne veut notamment interdire assiettes, couverts, pailles ou coton-tige sur le marché européen.

La Commission européenne vient de proposer, dans le cadre de l’élaboration de la directive relative à la « réduction de l’impact de certains produits plastiques sur l’environnement », de nouvelles règles ciblant les dix produits en plastique à usage unique les plus retrouvés dans les océans et sur les côtes européennes.
Elle propose donc d’interdire sur le marché européen les assiettes, couverts, agitateurs, pailles, coton-tige et bâtons pour ballons de baudruche en plastique. Des produits pour lesquels existent, selon la Commission, des solutions de remplacement « disponibles et peu couteuses ».
Bouchons solidaires
« Les récipients pour boissons à usage unique fabriqués à partir de plastique ne pourront être mis sur le marché que si leurs bouchons et couvercles demeurent attachés au récipient », ajoute l’instance européenne. « Cette obligation ne rentrerait en vigueur qu’après la publication d’une norme correspondante qui peut mettre 4 ou 5 ans à être établie », précise Emmanuel Guichard, délégué général d’Elipso, le syndicat des entreprises de l’emballage plastique et souple.
Concernant d’autres produits comme les contenants alimentaires rigides destinés à la vente à emporter et les gobelets boissons, les États Membres devront définir des objectifs nationaux de réduction, proposer des alternatives et « faire en sorte qu’aucun produit en plastique à usage unique ne puisse être fourni gratuitement ».
Le texte de la Commission fixe en outre pour 2025 l’objectif de 90 % de collecte pour les bouteilles en plastique « en mettant en place, par exemple, des systèmes de consigne »…
REP coûts additionnels
Les fabricants de récipients pour aliments et boissons, sachets et emballages (chips et sucreries par exemple), mégots de cigarettes, lingettes humides, ballons et sacs en plastique légers devront enfin prendre en charge, par l’intermédiaire du régime de responsabilité élargie des producteurs (REP), « une partie des frais de gestion et de nettoyage des déchets et des coûts liés aux mesures de sensibilisation » proposées par ailleurs dans le texte.
Ces propositions vont maintenant être soumises au Parlement européen et au Conseil pour adoption. La Commission « exhorte les autres institutions à traiter ce dossier prioritairement et à fournir des résultats tangibles aux Européens avant les élections de mai 2019 ».
L’association professionnelle européenne Plastics Europe « soutient l’objectif global de la directive », mais estime que l’interdiction pure et simple de certains produits en plastique ne permettra pas « de jeter les bases d’une économie durable et économe en ressources », car « les produits alternatifs peuvent ne pas s’avérer plus durables ». Mais, ce sont les mesures de réduction touchant notamment la vente à emporter qui pourraient avoir le plus d’impact sur le marché hexagonal.
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