Composites : gagner le round de la productivité
vendredi 15 février 2019, par Romain Lambic
L’augmentation des cadences et l’utilisation de matériaux composites recyclés sont les principaux défis actuels de l’industrie des composites.

Allizé Plasturgie Occitanie et Ampittec ont organisé, le 31 janvier dernier à Toulouse, une journée technique autour des matériaux composites, en partenariat avec IPC et le Critt Mécanique et Composites de Toulouse. Baptisée « Le troisième round des composites : la bataille de la productivité », cette journée a réuni environ 80 personnes issues de toute la chaîne de valeur des composites. Après celle de leur développement, puis de leur allègement, « les matériaux composites ont aujourd’hui entamé la bataille de la productivité : il faut produire à plus haute cadence, avec des matériaux moins chers », explique Denis Eyraud, délégué régional Occitanie d’Allizé Plasturgie.
Parmi les participants, Airbus a souligné son besoin croissant en matériaux composites, dans le but notamment de réduire encore ses émissions de CO2 et d’intégrer des fonctions aux pièces composites. De son côté, le groupe PSA souhaite produire davantage de pièces composites, à moindre coût et à plus haute cadence, pour les intégrer dans ses véhicules grand public. Le recyclage a été un autre sujet central de la journée, avec la présentation d’Alpha Recyclage, spécialisé dans la revalorisation de fibres de carbone par vapo-thermolyse. L’entreprise doit ouvrir en 2019 une unité de recyclage d’une capacité de traitement de 300 tonnes de composites chargés de fibres de carbone par an. « Depuis le temps que les matériaux composites existent, un gisement a eu le temps de se constituer, rappelle Denis Eyraud. Celui-ci permet de récupérer des renforts à base de fibres de carbone avec de très bonnes propriétés mécaniques, qu’il est ensuite possible de réinjecter sur le marché à un prix inférieur à celui de la fibre de carbone d’origine ».
Cette journée a été l’occasion de mettre en avant les besoins du secteur en termes de recherche et développement et de main d’œuvre. Qui plus est, « les industriels ressentent actuellement une forte pression autour des normes sur le styrène », précise Denis Eyraud. En effet, les Valeurs limites d’exposition professionnelle (Vlep) du styrène – matériau essentiel dans la fabrication de matériaux composites – sont devenues contraignantes au 1er janvier 2019. Le styrène a été reconnu comme nocif et possiblement cancérigène par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ). Selon l’INRS, l’exposition au styrène est actuellement limitée à 23,3 ppm (100 mg/m3) pour 8 heures et à 46,6 ppm (200 mg/m3) pour 15 minutes.
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